06/11/2010

One little, two little, three little white pearls …

Un soir, vous quittez le travail assez tôt. La motivation est grande et vous avez, chez vous, une tâche à accomplir qui a été repoussée à de trop nombreuses reprises. Maintenant vous n’avez plus le choix, il faut vous lancer. Mais vous ignorez à quel point le danger est grand ! Musique des Dents de la mer…
Lors de votre déménagement, vous avez souhaité conserver un GROS coussin rempli de petites perles de polystyrène. Ben oui, n’ayant pas de fauteuil, il aurait pu être utile pour faire asseoir vos convives. Oui je sens petit lecteur que tu entrevois le drame qui s’est joué dans mon foyer. Placé derrière le canapé-lit, le dit-coussin attendait patiemment d’être utilisé comme il se doit. Il brûlait de pouvoir servir sa maîtresse en accueillant des fessiers festifs et partager des moments de joie et d’allégresse ! Or… un outrecuidant animal rongeur trouva cocasse de grignoter un bout de tissu, révélant une blessure qui ne fût jamais réparée. Quand le coussin se vit un jour soulevé pour quelque passage d’aspirateur, il dévida ses entrailles discrètement mais en quantité suffisante, juste après ledit passage d’aspirateur. Quelle ne fût la surprise de votre chère « écriveuse » lorsqu’elle tira son canapé et découvrit le champ de bataille qui s’offrait à elle. Mais elle repoussa ce qui semblait pourtant nécessaire : le ramassage des restes du soldat blessé. (L’avantage c’est que ça ne sent pas la mort comme le cadavre d’une souris par exemple !)
Nous revenons donc à ce soir de janvier où la motivation est grande de réunir les vestiges du coussin et de lui rendre un dernier hommage avant de l’envoyer, avec une joie non dissimulée, dans le conteneur à ordures. Le canapé est dégagé du mur avec une force herculéenne (ben quoi je suis bien obligée de m’envoyer des fleurs, non ?). Le spectacle est presque poétique … une mer de petites perles blanches recouvre le sol brun. Soit, l’aspirateur est attrapé, branché, mis en route et son moteur rugit de plaisir… Et là … c’est le drame ! Petit lecteur sache-le, ne jamais, jamais, ô grand jamais aspirer des billes de polystyrène avec un aspirateur, même sans sac. Tout se bloque, le moteur surchauffe, le tuyau se tapisse de perles… Vous n’avez pas oublié un truc ! Le plastique transmet l’électricité statique… Or les composants de l’aspirateur sont en … ET OUI ! Tout s’emballe, vite débrancher l’appareil au risque de le voir exploser (dans ces moments-là vous envisagez le pire). Le champ de bataille est dévasté. Votre principal lieutenant a été blessé trop grièvement pour garder espoir de le réutiliser de suite. Les perles, avec l’effet d’entrainement, ont commencé une danse digne d’une nuit de sabbat.
Vous devez réfléchir vite. Le balai et le sac poubelle sont la première idée. Mais là, vous omettez que ledit balai est lui aussi composé de plastique ; les perles grimpent sur son manche pour envahir progressivement votre corps. Vos habits attirent ces diablotins comme des aimants. Vous vous retrouvez en lutte avec des centaines d’ennemis qui vous assaillent tel Gulliver chez les Lilliputiens. Vos cheveux, qui subissent les affres du froid hivernal, passent du roux au blanc (tiens pourquoi pas, ça peut être sympa, quand vous serez plus âgée). On tente de mettre les perles dans le sac … en plastique. Mais bon sang c’est quoi cette société de merde, qui ne fabrique que des matériaux issus du pétrole ! Donc très mauvaise idée, les électrons s’affolent et la lutte continue. Vous décidez alors de faire une trêve.
L’équation se met en route : polystyrène + plastique + matière synthétique + cheveux = pas bonne idée… Soit ! vous changerez les armes. Après avoir réussi à vous débarrasser des derniers parasites, vous optez pour une tenue de combat plus appropriée : à poil avec les cheveux attachés ! Votre rage n’a d’égal que la férocité de votre ennemi. Avec une feuille de papier, vous commencez à racler le sol et à jeter les prisonniers dans un sachet en … papier ! Hahaha ! Votre regard est démoniaque, vous ressemblez à une folle furieuse, prête à trucider le premier passant qui passe. Ouf, vous avez réussi le plus gros. Mais il reste les finitions. La partie adverse a réussi à s’insinuer petit à petit dans les placards, s’est accrochée au moindre élément électrostatique de votre appartement. Vous n’avez donc plus le choix … L’ARME doit être utilisée.
Direction la salle de bain : Robocop vous y attend : la pince à épiler. Le nettoyeur absolu, terreur des perles qui frémissent sous la menace. Allez hop, on se met à ramper et à ramasser avec une jouissance réelle les voyous qui tentent de fuir. Après une demi-heure de ce labeur sisyphéen, vous voyez enfin vos efforts récompensés. La lutte est gagnée. Le coussin jeté. Le sac en papier prend la même direction.
A présent c’est le repos bien mérité. Vous déposez votre Arme dans sa pochette de rangement, en lui rendant tous les hommages possibles. Et vous vous glissez dans la douche. Vos cheveux qui ont subi de graves blessures sont chouchoutés, puis brossés. Et là, croyez moi ou non … mais de petites bestioles noires en tombent !!! NOOOOOOON, NOOOOOOON, vision cauchemardesque ! Serait-il possible que … est-ce vraiment … DES POUX ! Vous ne trouverez jamais le repos. S’ensuit une séance de shampouinage forcené,  avec l’autre Arme : le peigne à poux. Mais sache petit lecteur que ton humble servante a les cheveux longs et très épais. La séance dure au moins une demi-heure. Fort heureusement les vilaines bêbêtes ne sont pas légions, cette fois-ci. On rince ensuite au vinaigre blanc, suite aux conseils sages et avisés de votre môman chérie !
C’est alors que vous réalisez que cela fait presque trois heures que vous êtes rentrée. La motivation vous a quitté. Mais finalement face à ces péripéties, vous choisissez de garder le sourire, voire d’en rire franchement et d’appeler vos copines pour raconter cette foutue j’aipasséunesoiréedemerdehaouieneffet.com !
Si nous devions tirer une ou deux leçons de ce récit, voilà celles que je vous offrirais :
-          N’écoutez pas Valérie Damido quand elle vous conseille d’investir dans de gros poufs remplis de petites perles blanches !
-          Ne portez plus que des vêtements en coton et attachez vos cheveux s’ils sont longs !
-          Ne vous approchez plus des enfants, ce sont des parasites porteurs de parasites !
Et la toute dernière pour la route : rincez vos cheveux au vinaigre blanc, ça pue, mais ça brille ! Ce fût la seule lumière dans cette soirée de merde !

4 commentaires:

  1. j adore!!!
    tu as trouve une grande fan!!!
    vite vite encore!!!
    faustine

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  2. Qui aurait pu croire que la physique, en l'occurrence l'électrostatique, offrirait pareille source de rigolade? Rappelle tout de suite ton vieux prof de lycée pour lui prouver que ses cours auront servi à quelque chose de... littéraire !

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  3. Entre les perles et les poux, mon coeur balance! Que ca fait du bien! un moment de pur bonheur!Merci!Je te promets que n'ecouterais plus jamais Valerie Damido...Candy

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  4. Quelle histoire! J'aurais payé pour voir ça! Ca me rappelle des grandes guerres ménagères. Bravo pour ton récit, on vit le truc avec toi,j'ai senti monter une phobie irrépressible pour la boule de polystyrène.

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